Sommeil et médecine générale

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Chronobiologie et performances sportives

Six épreuves planifiées d’effort maximal sur 200 mètres, également réparties sur huit moments de la journée

mercredi 19 décembre 2007, par guilhem


Une étude récente (publiée en mars 2007, dans le "Sleep Review Report") confirme l’importance des facteurs chronobiologiques dans le maintien des performances chez le sportif de haut niveau : Une étude chez les nageurs prouve l’existence d’un rythme circadien .

Ces connaissances en chronobiologie sont en passe de devenir une des clés du succès pour les sportifs de haut niveau, qui sont de plus en plus confrontés aux problèmes de jetlag lors des grandes compétitions internationales.

Voir l’article "Chronobiologie du sommeil".

NB. À voir l’actualité sportive récente, ces notions sont encore peu présente au sein de l’équipe de rugby du XV de France...
(Source http://www.lequipe.fr)

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Jean-Marc Doussain et le XV de France
29 heures de vol et 12 heures de jetlag, la veille de la compétition !

Traduction (pour "sommeil et médecine générale") de Sleep Review Reports , 14 mars 2007 :“Circadian Variation in Swim Performance”.


Une étude de la nage prouve l’existence d’un rythme circadien

Une nouvelle étude à la recherche d’un éventuel potentiel lié à un rythme circadien dans les performances athlétiques en confirme encore une fois l’existence. La découverte a été publiée dans le "Journal of Applied Physiology" (Journal de Physiologie Appliquée), l’une des 11 publications scientifiques mensuelles de l’American Physiological Society (APS).

Pour mieux comprendre l’existence potentielle d’un rythme circadien dans les performances en natation, des chercheurs ont chronométré 25 nageurs très entraînés pendant une période de 50 à 55 heures consécutives, tandis que les nageurs étaient astreints à un horaire veille/sommeil extrêmement court de 180 minutes pendant toute la durée des observations (avec une heure de sommeil dans l’obscurité et deux heures d’éveil sous lumière tamisée).

L’étude a été conçue pour répartir de manière égale les multiples facteurs masquants sur la journée de 24 heures. Elle permet des mesures répétées de la performance avec une perte de sommeil relativement réduite.

Méthode :
Chaque nageur devait effectuer six épreuves planifiées d’effort maximal sur 200 mètres, également réparties sur huit moments de la journée et avec 9 heures entre deux épreuves.

Des données sur les horaires veille/sommeil, les performances natatoires, les états de somnolence, l’énergie physique et mentale, la lassitude physique et mentale, ainsi que la température corporelle ont été colligées.

Résultats :
Une première lecture des données montre que :

  • La performance en natation a une variation circadienne par rapport au moment de la journée.
  • Il y avait une supériorité marquée de la performance natatoire pendant l’après-midi et la soirée par rapport au matin.
    Plus spécifiquement, les performances étaient diminuées entre 2h et 8h, par rapport à tous les autres moments de la journée. La période de performance maximale se situait à 23h.


Ces résultats confirment des découvertes antérieures concernant une variation significative en fonction de l’heure dans les performances natatoires.

Cette expérience sur un cycle veille/sommeil ultra-court a donné la première preuve formelle de l’existence d’une régulation circadienne de la performance sportive.

Lors de cette étude, la gamme des résultats en fonction de l’heure va de la meilleure à la plus mauvaise performance. La différence qui atteint ici 5,84 secondes peut avoir une importance considérable dans la compétition athlétique. [1]

En démontrant un rythme circadien dans les performances athlétiques, la recherche apporte une base théorique solide pour prévoir les baisses de performance qui suivent la désynchronisation circadienne (Cf "Voyage transméridien : Jetlag.).


Dans l’environnement très compétitif du sport, où les enjeux financiers sont souvent élevés, les directeurs d’équipe vont trouver utile d’ajouter à leurs outils l’étude de concepts physiologiques comme les rythmes circadiens afin d’offrir un atout potentiel pour la victoire.


Nb : Les auteurs de "Variations circadiennes lors de performances en natation" sont : Christopher E. Kline, J. Larry Durstine, J. Mark Davis, Teresa A. Moore, Tina M. Devlin, Mark R. Zielinski, and Shawn D. Youngstedt, du Département des sciences du sport, Arnold School of Public Health, University of South Carolina, Columbia, SC."

Voir les articles connexes sur le site :



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Quelques liens externes pour en savoir plus...

[1Par exemple, lors de la compétition de 200 m en nage libre dames aux Jeux Olympiques de 2004, la deuxième et la troisième place étaient séparées de seulement 0,42 secondes et la première et la huitième place étaient éloignées de seulement 1,17 s. Chez les hommes, 0,61 s ont séparé le vainqueur de la troisième place et il s’est écoulé 3,69 s entre la première et la huitième place.