Sommeil et médecine générale

"Dormir peu, dormir mieux, vivre mieux."

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Sommeil du bébé et de l’enfant

"Ayez en honneur le sommeil et respectez-le ! C’est la chose première." Nietzsche - 1883.

, par guilhem

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L’insomnie s’apprend au berceau...

Le sommeil est un besoin physiologique vital mais il est en général inutile de forcer un enfant à dormir, car le sommeil ne se décide pas à volonté et l’insomnie de l’adulte prend souvent sources dans l’enfance.

Avertissement pour les parents  :
Théoriquement, il faut éviter de "forcer" un enfant qui n’a pas sommeil à attendre dans son lit pour rien trop longtemps.

À partir de deux ans, un enfant qui n’a pas sommeil est capable de faire comprendre qu’il s’ennuie dans son lit.
Lorsque c’est le cas, il proteste dès qu’on le couche et la colère et les larmes entretiennent l’insomnie jusqu’à ce que l’épuisement prenne (enfin), le dessus.
L’enfant "mauvais" dormeur apprend ainsi très tôt à redouter cette période (très angoissante pour lui), qui précède le sommeil.


Comme chez l’adulte insomniaque, même si cela parait illogique, il faut savoir appliquer la "règle des 20 minutes" :

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L’heure d’aller au lit ?...

Si l’endormissement n’est pas effectif après 15 ou 20 mn dans le lit, il vaut mieux "libérer" le petit de cette attente et le laisser retourner vers des jeux calmes pour une période analogue de 20 mn.
C’est le moment idéal pour aller écouter une histoire sur les genoux de papa, ou même (pourquoi pas ?), prendre un petit bain.
Le lendemain matin, il ne faudra pas laisser l’enfant dormir beaucoup plus que d’habitude afin de ne pas entretenir le retard d’endormissement les soirs suivants.


Quel-qu’ils soient, les produits "pour dormir" (même homéopathiques) n’ont pas de justification médicale. Ce réflexe thérapeutique génère précocement chez l’enfant (et entretient chez les parents) une défiance pour l’endormissement, qui alimentera dans le futur, tous les cercles vicieux de l’insomnie (Cf.).


Votre enfant est-il pénalisé par un manque de sommeil ?
Évaluez le degré de somnolence de l’enfant sur l’Échelle de Somnolenfance-Smg°.


NB. Voir aussi l’article du site : "Adolescent et sommeil").

Le sommeil du nourrisson et de l’enfant

Le nouveau-né dort beaucoup, en moyenne 16 heures par jour. Mais c’est dès la naissance que l’on mesure des différences importantes d’un bébé à l’autre (vivant dans les mêmes conditions à la maternité).
Certains nourrissons restent bien plus éveillés que d’autres...
Certains n’ont besoin que de 14 heures de sommeil, sans que cela soit anormal, tandis que d’autres bébés dorment près de 20 heures sur 24 les premiers jours de leur vie.

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Un témoignage qui pose vraiment problème...

Le bébé reste bien calme et attentif la moitié de son temps en éveil mais l’autre moitié est constituée de pleurs. On distingue deux états de conscience chez le nouveau né : l’éveil calme (attentif, souriant) et l’éveil agité où le bébé ne capte pas bien l’attention et pleure souvent.
Ainsi, arithmétiquement, certains bébé sont plus bruyants que d’autres. Cela laisse souvent à l’entourage d’un petit dormeur, le souvenir d’un bébé difficile qui crie au moins 3 h par jour de plus que le long dormeur qui, lui, "fait ses nuits" depuis le premiers mois. [1]

Trois conseils pour favoriser le sommeil nocturne dès la 6° semaine :
- 1./ Respecter le temps des siestes (deux fois par jour jusqu’à un ou deux ans) mais ne pas les prolonger inutilement. Il n’est pas conseillé de laisser dormir le bébé dans le noir complet et le silence absolu trop longtemps. Dès le premier mois, il peut s’endormir avec la lumière (tamisée) et se réveiller naturellement avec les bruits (normaux) de l’environnement.
Nb. Il ne faut pas pour autant négliger l’impact néfaste de l’excès de bruit car (contrairement aux yeux), "les oreilles n’ont pas de paupières". Un bébé qui a besoin de dormir ne se réveillera pas nécessairement à cause du bruit mais il présentera des signes de fatigue (il sera plus agité et capricieux).

- 2./ La nuit par contre, n’est faite que pour dormir. Au moment de la tétée, il faut favoriser au maximum le calme et la pénombre. Éviter les sollicitations (câlins, chansons, jeux) et toutes les lumières. Le petit bébé doit dormir dans le noir absolu car la peur du noir ne survient qu’à un âge plus tardif. (C’est pourquoi il n’est pas recommandé de laisser bébé dormir dans la chambre des parents où il y a souvent un peu de lumière).

- 3./ Durant la journée, la lumière et les bruits de l’activité sociale sont les meilleurs "donneurs de temps". Dès deux ou trois mois, il est très important d’exposer le bébé à la lumière du jour. Il fera "à la demande" des petites siestes réparatrices, même s’il est dans une poussette ou les bras de ses parents. S’il ne fait pas trop froid, sortir les bébés dans la journée ne peut que favoriser le sommeil nocturne.

Il faut toujours coucher le jeune bébé sur le dos lorsqu’il dort.


    Quelle position pour Bébé ?
  • - évitez les coussins et les oreillers
  • - évitez de laisser dormir bébé dans un lit d’adulte
  • - évitez les couchages de fortune sur un matelas improvisé contre un meuble
  • - évitez les matelas trop petits.


Toutes ses situations ont été déjà rendues responsables de décès de nourrissons par étouffement au cours du sommeil.

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Position d’éveil... sous surveillance


Lorsqu’il est bien éveillé et sous bonne surveillance, il est préférable, au contraire de le positionner sur le ventre pour l’habituer à renforcer ses muscles du cou et du tronc.

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Source : Prosom

L’enfant de 6 mois à 4 ans va réduire progressivement son temps de sommeil diurne en sautant de plus en plus souvent la sieste du matin, puis celle de l’après-midi.
Il passe de trois à quatre siestes journalières avant 6 mois à deux vers 12 mois, puis à une seule vers 18 mois.
La durée totale du sommeil ne diminue que très progressivement. La réduction des siestes s’accompagne d’un allongement du sommeil nocturne.
- à 6 mois, l’enfant dort en moyenne 15 heures ;
- 13-14 heures vers 2 ans ;
- de 12 heures entre 3 et 5 ans.
Nb. En réalité, ces chiffres ne sont que des moyennes. Le besoin individuel de sommeil est aussi variable chez l’enfant que chez l’adulte.

"Mon bébé pleure à 18-19h, tous les soirs"


Beaucoup de mamans sont inquiètes et désemparées par ces épisodes de hurlements incompréhensibles (le petit donne l’impression de souffrir le martyr).
Pourtant, les nombreux médecins consultés ne trouvent rien de grave... (on invoque parfois les vers, les dents, des coliques ou la constipation).

  • En réalité, bien souvent ce phénomène est physiologique. Ces crises, très stéréotypées, correspondent à des phases d’excitation nerveuse qui participent à la maturation du cerveau.
  • Par ailleurs, le nourrisson doit adapter son cycle veille-sommeil aux impératifs de son environnement. Il passe ainsi d’un sommeil polyphasique en "libre cours", à un rythme biphasique essentiellement nocturne.
  • Cette transition des rythmes chronobiologiques occasionne souvent une dette de sommeil que le bébé (qui ne "connaît" pas la somnolence), traduit par des manifestations d’excitation généralisée :
    Les crises sont typiques : le bébé pleure, se calme, soudain il grimace, il tend son ventre, se contracte en flexion (ce qui produit souvent un gaz inquiétant pour la maman...)
    Il hurle à nouveau, il refuse de boire, il n’est pas câlin...

Ces coliques se produisent lorsque le bébé résiste au sommeil...

Cet état est un peu comparable à celui d’un sujet insomniaque qui cherche le sommeil alors qu’il est trop "énervé" pour s’endormir.
Les "coliques du nourrisson" sont donc selon nous, bien souvent des signes de décalages des horloges du sommeil chez le bébé.

Elles surviennent (entre 3 et 18 mois) en fin de journée et ne sont pas rythmée (ni calmées) par les repas (la suralimentations qu’ils occasionnent peut, au contraire, donner lieu à des vomissements...).
On évoque alors parfois de prétendues intolérances alimentaires malgré l’absence de critères vraiment objectifs. Bien souvent, une meilleure gestion du sommeil et des siestes (durées, horaires) en respectant les rythmes du bébé aidera à faire disparaître le trouble.


Nb. Il ne faut donc pas confondre les coliques avec les pleurs de caprice ou de colère du petit qui n’a pas sommeil (il est en pleine forme ...) et qui se résolvent (en général) par la "règle des 20 minutes" et les gestes adaptés. Si dans ces conditions, le bébé ne se calme pas, il faut vérifier sa température, rechercher une cause d’inconfort (couche etc...) et ne pas hésiter à le faire examiner par un médecin.

Les bons gestes pour calmer les pleurs de Bébé la nuit ...

Nb : Il est inutile de laisser pleurer un bébé dans sa "prison" plus de 10 ou 15 mn...

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Anneau de dentition.
On peut le faire refroidir pour calmer bébé...


- Commencer par lui proposer une sucette, un anneau de dentition, ou un morceau de pain dur que l’on a placé au réfrigérateur (pas le congélateur !).
- De la même façon, un tout petit biberon d’eau bien fraiche peut être efficace parce que le contact du froid dans la bouche favorise le sommeil.
- Vérifier qu’il n’a pas trop chaud. Un bébé ne doit pas nécessairement transpirer dans son sommeil.
- S’il pleure encore, prendre le bébé pour le sortir de son lit et l’exposer à changement de température et d’environnement.
- Ouvrir la fenêtre quelques temps ou sortir avec le bébé (bien couvert) pour quelques minutes (le contact du froid sur les joues et les mains est apaisant).
- Si nécessaire (lorsque le bébé est très énervé) , pourquoi ne pas envisager un petit bain pas trop chaud ?

Après 15 ou 20 minutes, même s’il ne somnole toujours pas, il faut savoir re-déposer le bébé dans son lit (et toujours sur le dos).
Peu à peu, il apprendra le plaisir de s’endormir seul et bien tranquille (comme "avant" ...)

- Il ne faut pas lui chanter une berceuse ni le caresser (cela retarde le sommeil...), ni rester avec lui jusqu’à ce qu’il s’endorme (il serait contrarié de se retrouver seul au réveil...).
On conseille parfois de laisser dans le berceau un vêtement imprégné de l’odeur maternelle.

Si (?) le bébé pleure à nouveau... Il faut tout recommencer patiemment et savoir que cela ne durera pas éternellement mais, qu’à ce stade, il est inutile d’espérer forcer le bébé à dormir...
Attention toutefois à l’excès de laxisme. Après deux ans, Bébé appelle mais parfois aussi "teste" les limites de sa nouvelle indépendance...

La tenue d’un agenda veille-sommeil est fondamentale pour établir un plan d’action adapté au rythme naturel du petit enfant.
(Cf."Agenda Veille-Sommeil".)

Un sommeil "de rêve" :

(Les adultes mauvais dormeurs gardent souvent la nostalgie du sommeil parfait de leurs enfance).
Le soir, l’enfant de 4 à 10 ans s’endort habituellement très vite dans un sommeil très profond.
Dès le matin, il est très vigilante et reste bien éveillé dans la journée, on ne voit pas souvent un enfant s’endormir devant la télévision.
C’est à cet âge qu’il perd progressivement le besoin de faire une sieste.

Pour autant, les composantes du chronotype sont sujettes à d’énorme variables individuelles.
Certains enfants porteurs d’un chronotype "tardif" n’ont pas sommeil très tôt le soir et ont du mal à se lever tôt. Certains sont plus longs dormeurs que d’autres.

Il faut donc savoir réserver le début d’après-midi pour un moment de libre détente où l’enfant qui le souhaite pourra aller dormir quelques minutes (20 à 40 mn.).

S’il n’a pas sommeil, comme on le voit chez certains courts dormeurs (ou en cas de retard de phase dû aux grasses matinées du dimanche ou aux siestes trop tardives), il est inutile de lui imposer une attente trop longue.
Il faudra essayer de mieux gérer les siestes et de respecter un réveil matinal à heure fixe.

Au cours de cette période, le temps de sommeil total se réduit et devient inférieur à 12 heures. La réduction de la durée totale du sommeil par 24 heures que l’on observe entre 4 et 8 ans est presque entièrement liée à la disparition progressive de la sieste.

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Le premier de sa classe...
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Un calmant pour les enfants ?


Nb : En général, contrairement à l’idée commune, l’insomnie n’a pas de répercussion sur les performances scolaires ou relationnelles des enfants.
Dans notre expérience, ceux qui consultent pour insomnie sont, en général, très bons élèves et ne présentent aucun trouble du comportement.

Il n’en est pas de même en cas de privation de sommeil. De nombreuses publications montrent que la privation de sommeil est très nocive pour l’équilibre physique et psychique des enfants, mais un enfant "mauvais dormeurs" n’est pas nécessairement en privation de sommeil.
Dans le cas contraire, l’insomnie peut, être le symptôme d’une maladie psychologique sous-jacente, ce qui impose un bilan pédo-psychiatrique spécialisé.


En dehors de quelques cas exceptionnels, l’insomnie chez l’enfant ne doit pas conduire à l’utilisation d’un médicament pour dormir.


Certains "sédatifs inoffensifs et légers" sont (encore) en vente mais selon tous les spécialistes, l’usage, même symbolique, de ces produits conforte l’enfant et ses parents dans un rapport pathologique qui "cristallise" le problème au lieu de le rêgler.
Souvent, une prise en charge comportementale (centrée sur l’information des parents) apporte l’éclairage nécessaire et suffisant à la guérison.

Après 6 à 8 ans, la sieste n’est, en principe, plus nécessaire.
Sa persistance est souvent un signe de somnolence diurne excessive liée à un retard progressif de l’heure du coucher, alors que le lever (pour des impératifs scolaires) reste fixe.

Télécharger un questionnaire de dépistage de la somnolence chez l’enfant : Échelle de Somnol-enfance-smg°.

On constate que de plus en plus d’enfants sont gênés par l’excès de bruit dans la maison le soir (frères et sœurs plus grands, télévision , jeux vidéo...) ou par les rythmes de vie modernes (transport, familles recomposées...).
La privation de sommeil qui peut en résulter est mise en cause, par certaines études, dans l’épidémie de sur-poids et de diabète que l’on constate actuellement. Cf. "Insuffisance de sommeil".
L’utilisation soigneuse d’un agenda veille-sommeil permet souvent de mettre en évidence les périodes de récupération qui témoignent d’une privation chronique de sommeil.
Lorsqu’ils "récupèrent" le dimanche matin ces enfants s’exposent encore plus à un retard d’endormissement durant toute la semaine.
Ces situations peuvent aboutir à une forme d’insomnie du soir avec somnolence diurne, qui est beaucoup plus fréquente chez l’adolescent, appelée "Syndrome de retard de phase"(Cf.).

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Enfant 5 ans


À partir de 4-6 ans, au moment de la disparition de la sieste, le sommeil va devenir très profond au cours de la première partie de la nuit. Souvent, les premiers cycles de sommeil ne comportent pas de phase de sommeil paradoxal, mais uniquement du sommeil lent profond. La première phase de sommeil paradoxal n’apparaîtra qu’après 2 ou 3 heures de sommeil.(Cf. "Savoir dormir")
Voir : "Iconographie diu sommeil"

À la période "sommeil de rêve", ce sommeil très profond a des difficultés à s’alléger. Les transitions vers un autre état de vigilance seront difficiles.
Ces caractéristiques expliquent certains troubles du sommeil liés au sommeil lent profond, comme les terreurs nocturnes ou le somnambulisme.
Nb : L’énurésie (pipi au lit) est également due à une profondeur excessive du sommeil chez des sujets ainsi, incapables d’interrompre leur nuit pour aller vider leur vessie.
Ces parasomnies dites "en sommeil lent" sont fréquentes et généralement peu inquiétantes à ces âges.
Voir l’article "Parasomnies".

Rythmes scolaires inadaptés et somnolence des enfants

- Selon les publications du congrès annuel de la Médecine du Sommeil (SFRMS 2006), un enfant sur trois serait "pénalisé" par les horaires de rentrée à l’école.
Les variabilités individuelles des rythmes chronobiologiques font que les enfants "du soir" ont beaucoup de mal à s’endormir suffisamment tôt pour être à l’heure à l’école.

- Voir l’avis d’Hubert Montagner, Directeur de recherche à l’INSERM, Directeur de recherche en psychophysiologie et psychopathologie du développement à l’Université de Bordeaux II :
" Pour bien connaître le rythme de l’enfant, la période de vacances est idéale.
En classe, bâillements, frottements des yeux, étirements sont des indicateurs de troubles du sommeil.
Or, ces phénomènes ne sont pas toujours pris en compte : Il faudrait aménager des lieux intermédiaires, où l’enfant, en arrivant à l’école, finirait de se réveiller. Il peut alors être plus réceptif et entrer plus confiant dans le temps pédagogique.
Le mieux serait de faire coïncider les moments pédagogiques importants avec les plages de réceptivité optimale de l’enfant. D’où un gain de temps appréciable !
L’idéal étant une semaine de 5 jours, avec des horaires plus souples : de 9h30 à 12h, et de 15h à 17h."

- Dans un article du Monde (du 07/04/2001), "les scientifiques du sommeil désespèrent d’être jamais entendus..." (Nda).

Le sommeil de l’adolescent :

Voir l’article du site : "Sommeil de l’adolescent".

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D’après http://ura1195-6.univ-lyon1.fr/


Le besoin de sommeil de l’adolescent est similaire, voire supérieur, à celui de l’enfant pré-adolescent (en moyenne 9h +/- 2h par jour) mais certaines caractéristiques spécifiques à cet âge favorisent l’apparition d’un syndrome de retard des phases du sommeil.

L’adolescent aime se coucher tard et profiter de la fin de la journée. Cette tendance est aussi biologique, liée probablement aux transformations hormonales de la puberté mais, en réalité, le besoin physiologique réel de sommeil ne diminue pas.
Au cours de cette période, le sommeil devient plus léger en début de nuit et les endormissements sont plus difficiles. Il s’ensuit souvent, en période scolaire, une réduction importante du sommeil nocturne qui entraine une somnolence diurne et des troubles du caractère et de la mémoire.

Il existe donc très souvent, chez l’adolescent, un déficit chronique en sommeil (réduction qui atteint presque 2 heures par jour entre 12 et 18 ans). Pour rattraper ce retard, il allonge ses matinées de sommeil au cours du week-end et des vacances.
Voir l’article somnolence diurne.
Les horaires de sommeil deviennent irréguliers, on constate une réapparition fréquente des bâillements et du besoin de sieste. C’est aussi la période d’apparition de nombreux troubles fonctionnels : céphalées, palpitations, tendinites, spasmes des paupières, vertiges, « spasmophilie (ou tétanie) » qui témoignent du déficit de sommeil, tant quantitatif que qualitatif qui survient à cet âge.
Voir aussi l’article "sieste, mode d’emploi"


Lancer un extrait (2 mn.) de la conférence de presse du 29 janvier 2007. PARIS, France : présentation du programme des actions sur le sommeil par l’ex Ministre de la Santé Xavier Bertrand.


Les mesures
pour l’enfant et l’adolescent.

Note de l’auteur du site.
La somnolence de l’adolescent est liée aux performances "plastiques" du sommeil à un âge où il est facile de s’adapter aux contraintes du rythme de vie.
Pour autant, il est impossible de diminuer son besoin de sommeil. (même s’il est possible d’apprendre à moins dormir).
Si la "balance énergétique" est négative, le sujet est amené à somnoler et à souffrir d’une baisse de performance diurne.
Attention : Ce n’est absolument pas le cas des adolescents naturellement courts dormeurs !

Conclusion

Même si le sens commun plaide en faveur de la pratique de la sieste chez l’enfant, le dimanche ou pendant les vacances, il ne faut pas en faire une obligation.
L’enfant qui a besoin de dormir y trouvera un plaisir certain.
Par contre, si l’enfant n’a jamais sommeil, la sieste est à l’origine de certaines insomnies de l’adulte chez qui on retrouve une véritable défiance vis à vis de l’attente du sommeil.
Inversement, après 8 ou 10 ans, la persistance d’une somnolence excessive (besoin incompressible de sieste ) doit conduire à une exploration du sommeil. (Cf).

L’adolescence est une période où la sieste redevient bénéfique (voire nécessaire) chez de nombreux sujets.

C’est pourtant un âge où on n’en connaît ni les vertus, ni le mode d’emploi.


Une meilleure diffusion des connaissances sur le sommeil auprès des adolescents est devenue une priorité de santé publique.
À l’âge du permis de conduire, la pratique de siestes préventives ou curatives pourrait permettre ainsi d’éviter une nombre important de drames pathétiques.

la consommation excessive d’alcool n’explique pas, à elle seule, les accidents de la circulation. La somnolence serait en cause une fois sur quatre. Mais il n’existe malheureusement pas de "somnotest" pour mesurer l’effet cumulé de la dette et de l’horloge au moment de prendre la route.

NB :Le "PAS 2007"(Programme d’Actions sur le Sommeil)

Quels changements à l’école ?
Éducation et sensibilisation des jeunes dès la petite enfance

Au cours du premier semestre 2007, des affiches « Longues veillées, journées gâchées » , des documents pédagogiques « Sommeil mon ami » et « Ouvrons l’œil sur le sommeil » vont être diffusés par l’intermédiaire des PMI, des CAF, des caisses d’assurance maladie et de l’UNAF afin de sensibiliser les parents mais aussi directement les jeunes sur l’importance du temps de sommeil adapté.

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Sommeil mon ami


"Dans la nouvelle convention cadre entre le Ministère de la Santé et le Ministère de l’Éducation Nationale, le sommeil est inscrit en bonne place afin que les médecins et infirmiers scolaires soient sensibilisés au sommeil de l’enfant. Des outils pédagogiques pour une sensibilisation des collégiens et lycéens aux effets du bruit sur le sommeil sont en cours d’élaboration avec la collaboration des ministères chargés de l’écologie et de la culture dans le cadre du plan national bruit.
À la rentrée 2008, les enseignants disposeront d’un cdrom pédagogique portant sur le sommeil des enfants et des adolescents.
Dès la rentrée 2007/2008, les professionnels de l’éducation disposeront d’outils pédagogiques et d’une formation spécifique au sein des IUFM.
Une information sur le sommeil sera insérée dans les rubriques « conseils » du nouveau carnet de santé."

Force est de constater que ces promesses n’ont pas été tenues...

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Des promesses pré-électorales ?...


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Quelques liens externes pour en savoir plus...

[1Il est établis que le sommeil du nourrisson reste fragmenté et instable durant au moins six mois, mais certains bébés ne pleurent pas durant leurs longs éveils nocturnes. Ils se contentent de rester patients en laissant dormir leurs heureux parents !.