Sommeil et médecine générale

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Reflux gastro-œsophagien

Le sommeil favorise le RGO et le RGO dégrade le sommeil (L’oeuf ou la poule ?)

samedi 30 décembre 2006, par guilhem

Le Reflux Gastro-Oesophagien : RGO

Le « pyrosis » est la sensation de brûlure, plus ou moins douloureuse, provoquée par le remontée du liquide gastrique acide vers l’œsophage et parfois jusque dans la bouche.
C’est un symptôme fréquent mais bénin lorsqu’il est occasionnel. Il se produit parfois après un repas trop gras et alcoolisé.

Lorsqu’il est trop gênant (un signe très évocateur est l’appréhension du malade à se pencher en avant au point qu’il évite de porter des chaussures à lacets), le pyrosis donne lieu à des consultations spécialisées qui aboutissent à une fibroscopie (l’examen du tube digestif avec un système optique) à l’issue de laquelle on peut distinguer le RGO lésionnel du RGO fonctionnel.

RGO lésionnel :


La fibroscopie permet de visualiser des lésions de la muqueuse oesophagienne dont la gravité est proportionnelle à la fréquence et à la durée de l’exposition acide.
Le médecin pose souvent un diagnostic d’oesophagite peptique par « hernie hiatale » au vu de "l’aspect élargi" du sphincter gastrique supérieur.

Le traitement est habituellement simple et efficace. Actuellement les « IPP » sont largement utilisés : (Oméprazole ou analogues) ; ces médicaments bloquent efficacement la fabrication des acides gastriques.

RGO fonctionnel :


Le symptôme pyrosis se rencontre en dehors de toute lésion fibroscopique dans le large cadre des troubles fonctionnels intestinaux, de la fibromyalgie, du SFC.
Ici, la plainte présente les caractéristiques du syndrome d’hyposommeil (cf. syndrome d’hyposommeil).

C’est la situation (traduite en langage familier) du « ras-le-bol ».
En dehors de l’effet placebo, le traitement classique est souvent décevant puisque l’intensité de la douleur n’est pas dépendante d’une lésion.
L’évolution naturelle est spontanément favorable mais les rechutes sont fréquentes.
Le Pseudo vrai malade consomme en permanence des médicaments anti-ulcéreux souvent assez coûteux (les "IPP", par exemple),
Le Pseudo faux malade multiplie les examens complémentaires (les fibroscopies) et ne sait plus à quel régime se soumettre pour ne plus souffrir.

Les rapports du RGO et du sommeil :

  • Il a été démontré que le sommeil normal favorise la survenue d’un RGO du fait de la position allongée et des modifications nocturnes du tonus musculaire et de l’acidité de l’estomac.
  • Le RGO est parfois à l’origine de quintes de toux sifflantes (asthmatiformes) au cours de la nuit par irritation des voies respiratoires hautes et basses.
  • L’enregistrement polysomnographique du sommeil couplé à la mesure de la pression œsophagienne montre que le RGO peut être à l’origine d’une fragmentation importante du sommeil.
    Ce diagnostic doit donc être évoqué en présence d’une somnolence diurne excessive.
  • En présence d’un trouble respiratoire au cours du sommeil, les efforts inspiratoires au cours du sommeil provoquent une dépression œsophagienne qui majore le reflux du contenu acide de l’estomac
  • Enfin, lorsqu’il est très douloureux et invalidant, le pyrosis lésionnel peut, comme tout syndrome douloureux (ulcère gastrique) être à l’origine de certaines formes d’insomnies.


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L’exploitation des données récoltées à partir du questionnaire "Testez votre sommeil" (que nous proposons en page d’accueil du site), montre des corrélations surprenantes entre les réponses positives au RGO et celles en faveur d’un SFC (syndrome de fatigue chronique).
30% Les personnes dépistées RGO sont conjointement atteintes de troubles fonctionnels neurodystoniques, et plus d’une sur deux (54%) présente des signes de fatigue chronique et d’insomnie acquise.
A l’inverse, on n’en dépiste moins de 10% (9,4) souffrant de d’insuffisance du sommeil.
A noter enfin que seul 5% des personnes dépistées SFC ne présente des signes de RGO.
Ces résultats préliminaires suggèrent que le rgo n’est pas un trouble fonctionnel fréquent dans le SFC mais qu’il pourrait constituer un facteur favorisant la constitution d’un syndrome d’hyposommeil.